Colette Leclercq

Colette Leclercq

MILAREPA ET MOI (10)

MILAREPA ET MOI (10)

 

Je suis envahie par la peur de perdre à cause d’un rêve. Je me suis levée au petit jour, cinq heure trente.

Milarepa me regarde entrer dans le labyrinthe. Je suis décidée à m’approcher du cœur. Je sais que je vais rencontrer ma peur et j’en suis heureuse.

Je suis en plein dedans à présent ! Elle est un amoncellement de croyances et de souffrances . Je vois qu’elle est très atténuée par mes pensées qui sont que tout est mouvement et que lorsqu’une porte se ferme, une autre s’ouvre. N’empêche qu’il n’est pas toujours très facile, ni très confortable, de franchir le pas entre les deux portes !

Milarepa reste silencieux pour l’instant. Il me laisse analyser et le rêve et ce qui est présent dans le labyrinthe. Je reprends conscience (car je le savais, bien sûr) que la peur de perdre est liée à la possession…

« Bravo ! Me dit Milarepa, Sans possession, pas de perte ! Et d’où tenez-vous que vous possédez telle ou telle chose ? Vous êtes tous de passage sur la Terre et de passage dans la vie d’autrui. Rien n’est absolument immortel du point de vue humain. Une mère, un père ne sont que de passage dans la vie de leurs enfants puisqu’un jour ils meurent. En tous cas dans le monde dans lequel les humains évoluent. Un animal de compagnie n’a qu’une durée de vie limitée par rapport à l’homme. Pour autant si le chagrin est là lorsque vous « perdez » quelqu’un, quelque chose, un animal, c’est que vous vous êtes attachés sans lucidité. Vous avez glissé vers la certitude que ce « bien », puisque ce que l’on croit posséder devient un bien propre, est à vous. Vous l’avez acquis d’une manière ou d’une autre, la séduction ou l’argent, par exemple et que ce sera immuable.

Eh bien non ! Tout est universel, personne n’appartient à personne, et votre oiseau peut sortir de sa cage et aller voler ailleurs à la première occasion ! Mais il peut aussi estimer qu’il est heureux auprès de vous, dans ce cas, vous pouvez laisser la cage et la fenêtre ouverte, il ne tentera aucune évasion.

Si la femme ou l’homme que vous pensiez être le partenaire de votre vie s’en va, c’est qu’il n’avait pas le même point de vue que vous. C’est aussi que votre évolution n’est pas la même ; c’est surtout que votre chemin commun s’arrête. Ce n’est pas parce qu’on a juré de s’aimer toute une vie que c’est possible ou souhaitable.

Encore une fois, vous ne possédez rien ni personne. L’argent ne permet que d’acheter, mais c’est toujours pour un temps. Même si vous gardez une maison toute votre vie, vous savez très bien qu’elle sera vendue un jour ou l’autre par vos descendants. Cela ne sert à rien de s’en rendre malade à l’avance. L’énergie de cette maison vous convenait, pas forcément à eux, ils n’y ont pas vécu la même chose que vous puisque chacun à sa façon de percevoir les évènements. Nous sommes dans la pérennité de ce  qui est présent dans votre vie après celle-ci ; mais si j’en parle, c’est que je vois des gens très attachés à leurs biens matériels, qui y ont investit leur cœur et leur fortune et qui ne supporte pas l’idée que cela parte entre des mains « étrangères »..

 

Quelles mains étrangères ? Ne sommes-nous pas tous un seul être ? Ne sommes-nous pas les facettes différentes d’un seul Être ? Ne sommes-nous pas tous reliés ? Alors peu importe. Ces biens matériels ont leur propre vie, ils sont là pour donner telle et telle énergie à ceux qui vont passer par là pour quelque temps ou des années, et être nettoyés par eux si besoin est.

En amour, c’est pareil. Tant que vous vous correspondez, il n’y aucune raison pour que l’un ou l’autre « tombe » amoureux de quelqu’un d’autre. Si c’est le cas, c’est qu’une faille s’est installée entre vous. Faille que vous n’avez pas vue ou pas voulu voir et/ou qui n’a pas forcément été exprimée. En sortant de tous ces mécanismes de peur, il est plus facile d’accepter que notre chemin soir un jour incompatible avec celui de la personne que l’on croyait aimer toute une vie.

En prenant conscience du fait que l’amour permet d’évoluer ensemble, vous pouvez entrer dans un système d’évolution commune et faire durer la relation dans la confiance et l’amour.

En réalité, on ne perd rien ni personne, on change de vie.

Je t’entends Colette ! Ceux qui ont perdu leur maison dans les catastrophes naturelles n’ont effectivement plus de toit et souvent tous leurs « souvenirs » sont perdus. Je parle des souvenirs matérialisés. C’est très difficile à vivre. Mais cela arrive à des personnes qui sont restées bloquées dans leur évolution. Cela les oblige à se mouvoir.

N’oubliez pas que vous êtes toujours au bon endroit à la bonne heure. Si vous n’avez rien à apprendre d’un vol, vous ne serez pas volés, il en est de même pour tout. »

- ça, Milarepa, j’en suis consciente depuis longtemps, je pensais juste à ces gens qui n’ont pas cette conscience.

« Quoique vous viviez, il y a derrière une raison. Comprenez-là et libérez-vous-en, tirez-en les conclusions et de nouveaux comportements. Si vous « perdez » votre maison, comme vous dites, cela va forcément vous faire réfléchir. C’est parfois le seul moyen que votre âme a trouvé. Pour l’amour, vous avez une expression qui dit « un de perdu, dix de retrouvés ! »… C’est une belle notion ! Quand vous « perdez » quelqu’un, vous ouvrez votre cœur à un nouvel amour. Au lieu de pleurer sur votre sort, dites-vous que la prochaine personne correspondra mieux à qui vous êtes devenu et surtout comprenez pourquoi vos chemins se sont séparés. En quelques jours vous aurez évacué le chagrin et serez prêts à vivre autre chose.

Alors s’il vous  plaît, pas d’atermoiements excessifs, pas de suicide, pas  de somatisation, vous vous faites du mal et ce faisant, vous en faites autour de vous à tous ceux qui vous sont reliés et…nous sommes tous reliés.

Ne voyez aucune culpabilisation dans ce que je viens de dire, mais une responsabilisation. Vous avez toujours le choix.

Préférez-vous faire le choix de la vie ou celui de la mort lente, de la colère, de l’amertume ? Préférez-vous vivre déchiré d’avoir perdu un amour, un chien, une voiture, une maison, ou décidez-vous de vous ouvrir à un nouveau futur ?

C’est vous qui décidez, et vous seul. Chacun est responsable de sa facette. Chacun peut la faire briller ou la laisser se ternir. Vous avez tous les pourvois. A vous de savoir ceux que vous voulez exercer !

Pouvoir de vous transformer ou de vous détruire, de guérir ou de mourir. Vous êtes tout puissants.

Belle méditation à vous sur ce que je viens de dire. Prenez le temps de regarder à partir de votre cœur l’importance et l’attachement que vous mettez dans chaque relation, dans chaque chose.

Je vous aime et je ne suis pas le seul. »



04/07/2010
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